Le Tambourin Historique
La légende voudrait que le jeu de la Balle au Tambourin remonte aux temps des Grecs et des Romains, la vérité le ramène plus probablement au Moyen Age.
Les joueurs se renvoyaient une sorte de ballon en le frappant avec la main, puis utilisèrent différents ustensiles comme les gants, les casseroles, les battoirs et longtemps après des prétendues raquettes.
Nous étions au début du jeu de paume qui allait diverger selon les régions et les coutumes pour donner la pelote basque, le tennis et le tambourin.
A l’époque de la renaissance les languedociens jouaient à la longue paume avec un ballon et ce n’est qu’en 1861 qu’un tonnelier de Mèze fabriqua le premier tambourin constitué par un cercle de bois sur lequel il tendit une peau de porc puis de chèvre.
Les joueurs du jeu de ballon abandonnèrent le ballon pour une balle plus petite, le jeu de la balle au tambourin était né.
Dans de nombreux villages de l’Hérault, après les vendanges, les hommes se lançaient des défis, les concours de Pézenas et de Montpellier étant les plus réputés.
En 1922 le journal l’Eclair organisa le championnat du Languedoc, ce sport est apprécié au point de créer une fédération qui ne fera jamais l’unanimité.
Dix ans plus tard le championnat du Languedoc, le championnat de France et le concours de Montpellier ont disparu, il ne subsistera que le concours de Pézenas jusqu’en 1937.
La figure emblématique de la langue d’OC, l’écrivain Max Rouquette, joueur passionné de tambourin, crée en 1939 une nouvelle fédération de jeu de la balle au tambourin dont il restera longtemps le président.
Au cours d’un voyage en Italie du Nord il découvre l’existence d’un jeu similaire au sien, le tamburello, l’année suivante il trouve un accord pour coordonner les règles de ces deux jeux pas si différents que cela. La première rencontre internationale de Tambourin aura lieu en 1955.
La fédération transalpine étant plus évoluée, les français achetèrent leur matériel en Italie, un matériel qui allait subir de profondes modifications avec l’apparition des cercles en plastic et les toiles synthétiques.
Avec l’arrivée massive des automobiles les villes et les villages troquaient leur terrain de jeu pour des parkings, c’est ainsi que disparu le lieu mythique du tambourin à Montpellier, les Arceaux, place qui désormais porte le nom de Place Max Rouquette.
Après la création d’une fédération internationale, le jeu du tambourin allait prendre un nouveau visage avec une saison d’hiver en salle qui doit permettre le développement de ce sport dans des pays où le beau temps ne dépasse pas quelques semaines.
C’est ainsi que les pays scandinaves, l’Allemagne, la Hongrie, la Grande Bretagne commencent à goûter à ce sport qui n’en est qu’à son balbutiement.
Récemment les Brésiliens ont eux aussi adopté ce sport, depuis quelques années maintenant ils participent avec brio au Mondial du Tambourin, une compétition disputée dans la banlieue marseillaise, au Pennes Mirabeau, et créée par des mordus du tambourin, la famille Gouneaud, originaire de Cazouls, dans l’Hérault bien entendu.
NAISSANCE ET EVOLUTION DES JEUX DE BALLE
On peut penser que les premiers hommes lancèrent des galets pour se défendre, puis pour jouer. Un jour l’un d’eux renvoya l’objet qu’on lui avait lancé, avec la paume de la main ou avec le bâton qui lui servait d’arme. Il venait d’inventer l’ancêtre de centaines de jeux de balle pratiqués aujourd’hui dans le monde. Par la suite, il fallu fabriquer un objet résistant et léger pour ne pas blesser les joueurs, élastique pour rebondir et arrondi pour avoir une trajectoire prévisible. Cet objet : c’est la balle.
Fabrication et évolution de la balle :
Après plusieurs essais peu convaincants, les balles furent fabriquées avec une vessie gonflée d’air, parfois recouverte d’une peau, avec une ficelle roulée en pelote, ou encore avec une peau cousue et remplie de sable, de cendre jusqu’au jour où on inventa le caoutchouc.
L’apparition de règles :
Un jour on traça une ligne au milieu de la place, pour pouvoir compter fautes les balles dont la trajectoire était trop courte. Plus tard, les autres lignes furent rajoutées, formant un terrain plus ou moins grand selon le nombre de participants. Les joueurs furent alors obligés d’envoyer la balle directement dans le camp adverse. Des dizaines de règles furent donc inventées et donnèrent naissance à des jeux de balle très différents les uns des autres.
Fabrication et évolution de l’instrument
pour frapper la balle:
Au départ, on se servait tout simplement de la main pour renvoyer la balle, ensuite on s’entourait la main de bandelettes d’étoffe ou de cuir pour la protéger. Plus tard, le gant remplaça les bandelettes. Jugé trop petit par certains, le gant fut agrandi. Il devint rond et creux, cette spécificité fit qu’on l’appela « le gant casserole ». Les battoirs de lavandières donnèrent l’idée à certains de fabriquer des raquettes en bois. La raquette en bois est lourde et ne renvoie pas la balle très loin. C’est peut être pour cela que certains ont fabriqué des tambourins. On les faisait en pliant une branche à laquelle, on attachait les deux bouts ensemble pour ensuite tendre par dessus une peau parcheminée. Un jour, les joueurs furent si nombreux que les peaux manquèrent. Un roi interdit leur utilisation afin de les réserver pour l’écriture. On fabriqua alors la raquette à cordage en boyaux d’animaux.
APPARITION ET EVOLUTION EN LANGUEDOC
DU JEU DE BALLE AU TAMBOURIN :
1850/1870 : Jusqu’à cette période, on jouait en Languedoc au « jeu de Ballon avec Brassard ». Ce jeu se jouait à 5 contre 5 sur un terrain très long. Les équipes placées face à face, se renvoyaient une grosse balle ou ballon. Ce ballon de cuir était rempli à l’aide d’une seringue, d’un mélange de blanc d’oeuf et de vinaigre, qui coagulait, rendant l’objet très dur. Avec un tel ballon, il était indispensable de se protéger la main. Les joueurs avaient choisi pour cela un cylindre de bois appelé : le brassard. Le brassard languedocien était un cylindre de bois, dans l’intérieur duquel la main s’engageait avec force, et sur lequel elle avait prise solide grâce à une poignée transversale oblique. L’extérieur du brassard était hérissé de reliefs pyramidaux. Leur raison d’être était d’empêcher que le dur ballon dont on se servait, ne glisse sur une surface trop lisse. Cette pratique a laissé son nom aux places publiques qui servaient d’aires de jeu : Place du Jeu de Ballon.
1861 : Fabrication des premiers tambourins par des tonneliers de Mèze au bord de l’étang de Thau. Ils étaient faits avec un cercle en bois sur lequel on tendait de la peau de chèvre parcheminée et n’avaient pas de poignées. Un peu partout dans la région, les joueurs de brassard essayèrent ces tambourins. Le nouvel instrument était bien supérieur. Il renvoyait le ballon plus loin, et à grands coups retentissants. Les brassards furent donc abandonnés. Ces tambourins de l’époque fabriqués en peau de chèvre, se détendaient par temps humide, mais cela n’arrêta pas nos ancêtres qui allumèrent des feux au bord des terrains pour chauffer et retendre les peaux. Les ballons quant à eux, furent remplacés par des balles en caoutchouc mieux adaptées au nouvel instrument.
Les joueurs ayant des difficultés à envoyer la balle suffisamment loin à l’engagement, imaginèrent le battoir, cercle plus petit que le tambourin et fixé au bout d’un manche flexible de micocoulier d’environ un mètre. (A l’époque on jouait sur 100 m et l’engagement au battoir était obligatoire, aujourd’hui on joue sur 80 m et l’engagement au battoir n’est plus obligatoire.) Cet instrument peut être une arme redoutable, car il donne à la balle une vitesse extraordinaire, fouettée elle peut être amenée à bouger lors de sa trajectoire et cela d’autant plus quand les conditions climatiques sont mauvaises (vent, pluie ).
Des Années 1860 aux années 1900: Le Tambourin était pratiqué lors de fêtes ou à l’occasion de défis. Il était très populaire au début du 20ième siècle, on y jouait un peu partout sur les places des petits villages du Languedoc. Par la suite des concours organisés par les comités de villages se sont créés, ils permettaient de mettre en place un calendrier pour organiser des rencontres.
1909 : Création du premier concours de Pézenas qui rassemblait les équipes situées le long de l’Hérault. Comme les règles étaient différentes entre les villages, lors des rencontres, les équipes respectaient celles utilisées par l’équipe organisatrice.
Période d’après guerre : L’institutionnalisation du jeu de balle au tambourin a commencé après la première guerre mondiale avec la déclaration en préfecture des premiers clubs ainsi que celle d’une première fédération en 1923, qui malheureusement n’a pas survécue. Elle avait mis en place un championnat du Languedoc qui respectait le rythme de vie des viticulteurs majoritairement représentés dans le Tambourin à cette époque.
Aux environs de 1935 : Le Tambourin a connu une crise qui a failli entraîner sa disparition. D’après Max Rouquette les raisons essentielles, sont : le manque d’organisation (pas de règlement unique, on négociait les règles avec les adversaires) ainsi que le manque de propagande.
1939 : Max Rouquette* décida de créer la Fédération Française du Jeu de Balle au Tambourin en rassemblant l’ensemble des villages de l’Hérault où l’on pratiquait le Tambourin. Ce fut l’année de renaissance du Tambourin.
1954 :Max Rouquette, en vacances en Italie, par hasard, découvrit que de l’autre côté des Alpes, les italiens s’adonnaient à un jeu qui ressemblait fort à celui que l’on pouvait voir pratiqué en France. Dès lors, les deux fédérations décidèrent d’unifier et de codifier les règles. La forme de pratique ainsi que le matériel italien, furent finalement adoptés par les deux parties. Le tambourin italien à la différence du tambourin français était fait avec de la peau de mulet, qui avait comme particularité, de ne pas se détendre par temps humide, contrairement à la peau de chèvre qu’utilisaient les français. De plus il était équipé d’une poignée en cuir.
En Languedoc, le Tambourin était pratiqué sous la forme du jeu de « chasses » jusqu’en 1954. par la suite il a adopté celle du « jeu ouvert » des italiens qui est la forme de pratique actuelle. Le « système des chasses » était caractérisé par une règle qui autorisait le joueur à faire fuser la balle à partir de ses pieds. L’équipe adverse devait alors l’arrêter, le plus tôt possible, car au changement de camp, l’équipe qui avait réussi à faire reculer la balle très loin, n’avait plus à défendre que le morceau de terrain où la balle n’était pas arrivée.
1955 : Cette date marque la première rencontre France-Italie. C’est aussi à partir de cette date que les français achetèrent tout leur matériel en Italie.
1970/1980 : Evolution du matériel, avec tout d’abord l’apparition de toiles synthétiques et ensuite l’apparition de cercles en plastique.
Lors de cette période un autre changement est apparût avec la transformation des places de villages en parking. Ce changement est à l’origine de la disparition du terrain mythique de Montpellier : les ARCEAUX et par conséquent du Tambourin. Par contre, il a permis la multiplication et la réalisation de terrains spécifiques à la pratique du Tambourin.
1983 : Création à Balaruc les Bains de la seule et unique fabrique de tambourins en France, avec l’aide des étudiants en BTS d’un établissement sétois. Elle est unique en ce sens où c’est la seule qui est équipée d’une technologie aussi développée. Elle peut fonctionner de manière totalement automatique.
1988 : Création de la Fédération Internationale de Balle au Tambourin, à Montova, en Italie.
1990 : La multiplication des gymnases et le souhait de la poursuite de l’activité pendant la saison hivernale fût à l’origine de l’apparition du jeu de balle au tambourin en salle avec des règles spécifiques.
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